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[Témoignage] Le jour où… je n’ai pas pu voir mon enfant le jour de sa naissance

CP
Cécile PioppiPublié le 18/01/2019

Après avoir porté son bébé pendant 9 mois, le plus beau jour dans la vie d’une mère reste bien entendu celui de la rencontre avec son enfant. Le tenir dans ses bras, le sentir respirer tout contre soi, sentir sa chaleur, écouter ses pleurs. Ce moment est unique dans la vie d’une femme et ne serait être remplacé. Pourtant tous les accouchements ne se passent parfois pas comme prévus.

Elisabeth a 65 ans et deux grandes filles. Si elle pose maintenant un regard bienveillant sur la naissance de ses enfants, d’autres raisons ont rendu ce souvenir impérissable. « Ma première fille est née par césarienne », nous raconte-t-elle. « En effet lors de son arrivée elle s’est présentée directement par le front ce qui est la position la plus défavorable pour accoucher par voie basse. Je n’ai pas eu d’autre choix que de me faire opérer en urgence. Malgré une mise en couveuse un peu prématurée, ma fille s’est toujours magnifiquement portée, même si elle est restée très frileuse ». En rit-elle.

Cinq ans plus tard, Elisabeth se présente de nouveau à la maternité, enceinte de sa deuxième fille. « C’est drôle car ma seconde est arrivée le jour J. A l’heure. Elle en a gardé une certaine ponctualité même encore aujourd’hui. J’avais un rendez-vous de contrôle chez le médecin qui m’a dit de presser le pas jusqu’à la clinique où je devais accoucher. Par chance, elle se trouvait de l’autre côté de la rue ».

Elisabeth se retrouve prise en charge par une armée de médecins. Là encore, elle n’a d’autre choix que celui de se faire opérer. A l’instar de son aînée, sa seconde tente de faire une sortie par le front.

« Tout s’est passé très vite. On est à la fin des années 80, il n’y a pas toutes les technologies modernes. Alors j’ai appelé mon mari en catastrophe et on m’a emmené jusqu’à la salle d’opération en quatrième vitesse. Le chirurgien devait faire une appendicite, il a hérité d’un bébé ».

Elisabeth se laisse faire, sachant que dans quelques heures, sa famille s’agrandira d’un second bonheur. « A cette époque, il n’y avait pas de demie mesure, on endormait la mère entièrement. Ils ont profité d’une contraction pour inciser. J’ai senti une forte chaleur au niveau de mon bas-ventre et puis plus rien, le trou noir. Je me suis réveillée bien plus tard dans ma chambre d’hôpital avec pour seul cadeau une nouvelle cicatrice. Mais pas de bébé ».

La journée passe et les visites s’enchainent. Son mari vient à son chevet, ému de ce nourrisson déjà plein de promesses pour leur vie future. Son ainée est déjà investie de son rôle de grande sœur et se plait à décrire sa petite sœur minuscule mais néanmoins hurlante.

« Toute la famille est passée me voir. Ma sœur, mes parents. Tous me parlaient de ma fille, mais moi je ne l’avais pas encore vue. Une opération de ce type n’était pas anodine et je ne pouvais pas me déplacer, j’étais reliée à un tas de fils et j’étais encore un peu dans le brouillard. Mais une seule question me terrassait l’esprit : où était ma fille ? »

On lui répond qu’elle est à la nurserie, en soins, en train de faire des examens. Le marathon de la naissance se joue sans Elisabeth qui reste alitée et la ligne d’arrivée lui parait bien loin. Quand on lui demande comment elle va, elle répond qu’elle veut voir son enfant.

« Une fois l’heure des visites passées, la chambre s’est vidée, je savais que toute la famille avait pu la voir avant de partir et personne ne pouvait me l’amener. Je crois qu’ils ont tous essayé, mais le corps médical s’y refusait. J’ai pris mon mal en patience, joué à la bonne élève comme si voir mon enfant était mon image, ma récompense. J’ai pris mes médicaments docilement, j’ai tout fait… et rien »

Elisabeth attend en vain et c’est quand vient la nuit, qu’elle décide que le temps et devenu trop long.

« C’est à 23h que j’ai décidé de me rebeller. Le service de nuit est moins nombreux, plus compréhensif. Malgré la douleur, je me suis levée, j’ai arraché mes perfusions et j’ai menacé de partir si on ne m’amenait pas mon enfant. Elle était née à 11h du matin, un tour de cadran, ses premières heures s’étaient faites sans moi ».

Le personnel médical s’inquiète et se questionne. Quand ils savent ce qui se trament, une chaîne se met en place.

« Mon infirmière est allée me chercher mon enfant. Ils m’ont mis ma fille dans les bras et soudain tout s’est envolé. La peur, la douleur, l’angoisse. Mon bébé était enfin là, dans mes bras. Ma fille ».

Elisabeth ne laissera plus sortir son enfant de la chambre et personne ne se gardera bien de la lui enlever plus de quelques minutes, juste le temps des soins.

Elle se souvient « on venait la chercher en premier pour être sûr qu’elle n’attende pas pour la toilette, et, inexorablement, dès lors que le landau passe la porte, ma fille se met à hurler ». Des pleurs qui cessent à l’instant même où le personnel la ramène dans la chambre.

Du haut de ses 53 cm à la naissance, Cécile affirme déjà son caractère et sa volonté de ne pas se laisser faire. 31 ans plus tard, ce même lien indéfectible l’unit à sa mère dont elle ne peut pas être séparée au minimum par la pensée. Parce que le lien mère-enfant reste le plus fort qu’il soit.

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