365 jours par an et toujours quelques-uns qui sortent du lot. Parce que nous avons tous des moments qui marquent nos vies de manière indélébiles, nous partons à votre rencontre pour parler avec vous de ces instants du quotidien. Clotilde, 29 ans revient pour nous sur une journée qui a tout chamboulé, pour le meilleur comme pour le pire.
« Julien et moi nous sommes rencontrés au bureau. Une histoire classique, comme il en existe des centaines. J’étais de mon côté déjà en couple et je savais que je lui plaisais. Nous avons travaillé côte à côte comme cela pendant plus de 2 ans. Je lui connaissais des aventures par certaines indiscrétions glanées à la machine à café mais rien de sérieux. De mon côté, mon couple battait de l’aile et après plusieurs mois d’indécision, mon ex et moi nous sommes séparés », nous confie-t-elle.
S’en suit une période un peu délicate où julien et Clotilde se retrouvent tout deux seuls sans savoir si c’est vraiment le bon moment. « Je crois que dès le départ, entre nous il y a toujours eu la question du timing. Nous nous retrouvions comme deux crétins sans savoir ce que nous devions faire. J’ai mis quelques semaines à cicatriser. Lui ne voulait pas être un mec transition pour m’aider à rebondir… et nous savions tous les deux que l’erreur n’était pas permise puisqu’on travaillait ensemble ».
Une relation d’autant plus délicate que plutôt mal vue. Pendant ce laps de temps, Julien se voit attribuer une promotion, ses responsabilités augmentent, il n’a pas le droit à la dispersion et se concentre sur son travail.
Elle poursuit. « En tout il s’est passé presque 5 mois entre ma rupture et le fait que Julien et moi nous mettions ensemble. Nous en avons beaucoup parlé et finalement… nous en avons eu marre de parler », s’en amuse-t-elle.
« La suite nous a tellement donné raison. Quitte à tomber dans un cliché un peu mielleux, nous avons eu un début de relation extraordinaire. A la passion du début s’ajoutait le fait d’avoir attendu je pense, nous en avons perdu le sens des réalités. Tout était magnifié. Plus explosif, plus intense, plus tendre, plus… Tout. Vraiment. Nous sommes arrivés très vite à faire la part des choses entre le perso et le boulot, puisque mine de rien nous avions eu ces semaines de préparation et de discussions. Et tout s’est enchainé avec une facilité déconcertante. Je passais mes semaines chez lui, les week-ends chez moi comme si tout avait toujours été aussi simple. Nous avons vécu presque 6 semaines comme cela sans la moindre ombre au tableau presque coupés du monde ».
C’est alors que Clotilde remarque un changement dans son état physique. Elle ne prête d’abord pas attention aux signes que son corps lui envoie et met ses petits soucis sur le compte de l’anxiété et du travail qui lui demande beaucoup d’énergie. Mais les symptômes sont de plus en plus lourds et elle se décide à faire un test de grossesse.
« Au fond de moi je pensais sincèrement cela inutile. Si nous avions abandonné le préservatif très tôt j’étais sous pilule et c’était vraiment impensable que je puisse être enceinte. Mais mon corps était capricieux et je devais quand même mettre de côté cette hypothèse même si la trouvait saugrenue. Toujours est-il que le test n’a pas attendu bien longtemps pour passer au positif de plus de 2 semaines, ce qui a été confirmé par la suite par la prise de sang ».
Clotilde tombe alors de son nuage. Noyée entre des émotions contraires et une sorte de dénis, elle n’arrive pas à intégrer sa grossesse. « Sincèrement j’étais totalement perdue. J’ai mis beaucoup de temps à l’annoncer à Julien. 3 jours. Ce qui est énorme. J’avais peur qu’il le prenne mal, m’en veuille. C’était certainement avoir peu de confiance en lui, il a pris la nouvelle aussi bien que possible », poursuit-elle.
S’en suit alors une longue période de réflexion à deux sur ce qu’il advient de faire. Clotilde revient sur ces semaines très tendues. « Cette décision nous est tombée dessus tellement brutalement qu’il a été difficile de faire un choix. Tantôt nous étions certains de le garder puis une nuit passait et tout redevenait flou. Parfois c’était l’un de nous deux qui pensait savoir, mais l’autre allait dans l’autre sens nous ramenant dans l’impasse. C’était clairement le choix du cœur contre celui de la raison. La bulle de bonheur que nous nous étions construits n’était plus si rose et aucun des deux choix ne semblaient se dessiner clairement. Nos proches y allaient de leurs conseils qui n’aident en rien. Au fond nous étions perdus ».
Le couple pâtit de cette situation et les premières disputes éclatent. « Au début d’une relation en général on se dispute pour des excès de jalousie ou parce qu’on découvre que l’autre est bordélique, pas sur l’avenir d’un enfant. Je suis tombée enceinte après seulement 4 semaines de relation, à ce stade normalement on pense à d’autres choses qu’à des couches, nous avons eu beaucoup de mal à faire cette part des choses. Surtout que cela a beaucoup duré. Nous avons tellement attendu que nous étions presque venus à penser que l’horloge ferait le travail pour nous. Finalement c’est le cœur gros que nous avons décidé de ne pas le garder », lâche-t-elle encore émue.
« Ce fut la décision la plus difficile que nous ayons eu à prendre et même si nous ne l’avons pas regretté, cela a été une épreuve. Julien m’a supportée comme personne durant tout le marathon médical, l’après qui a été compliqué à gérer physiquement comme mentalement. Et de nous même nous avons beaucoup parlé d’enfant. C’est dingue, c’est devenu un vrai but pour nous. Nous n’avions pas envie de vacances en amoureux, nous avions envie de fonder une famille ».
Voilà maintenant un an que Julien et Clotilde sont ensemble, ils ont emménagé ensemble il y a 4 mois et pensent de nouveau à fonder une famille. « Nous nous sommes quand même laissés le temps. Pour nous remettre et pour donner des bases solides à notre couple. Aujourd’hui je sais qu’il sera le père de mes enfants, non pas parce que le destin a voulu jouer de nos nerfs mais parce qu’il sera le bon. Cette épreuve pèsera dans chacun de nos choix et nous avons beaucoup souffert de devoir la prendre mais le destin aurait peut- être été moins clément pour nous deux si nous avions poursuivi dans cette voie. Aujourd’hui nous sommes à 2000% prêts et sûrs de vouloir avoir des enfants et le plus vite sera le mieux ».
D’ailleurs quand on demande à Clotilde ce qui lui manque aujourd’hui pour se lancer elle nous répond l’air malicieux « Rien ! Et ne vous en faites pas pour nous on y travaille avec application ». Tout vient à point à qui sait… trouver le bon moment !