Si on nous répète depuis la nuit des temps que le corps de la femme est fait pour porter la vie et qu’il n’y a pas plus naturel qu’un accouchement, la réalité peut être légèrement différente.
Porter la vie n’est pas, en réalité, une étape aussi simple dans la vie de toutes les femmes. Si bon nombre d’entre elles accueillent cette perspective au mieux, certaines, se laissent contaminer par des pensées allant de la peur (bien légitime) à la phobie (bien réelle).
Si les préoccupations peuvent être nombreuses à l’annonce ou à la perspective d’une grossesse, elles sont souvent le fruit d’un esprit anxieux face à la peur de l’inconnu. L’accouchement en lui-même est d’ailleurs la principale source d’angoisse. 20% des femmes osent avouer (parfois à demi-mots) leur peur d’accoucher. Pour certaines d’entre elles (on estime le nombre entre 6 et 10%), il s’agit d’une véritable frayeur inexplicable, irrationnelle et immaitrisable.
On parle alors de tocophobie !
Cette phobie, comme toutes les autres tire son origine de craintes fondées ou non implantant dans la tête de la femme une peur panique à l’idée de devenir mère : des sueurs froides liées à la douleur au moment de l’accouchement à la peur du fait d’avoir un être humain au creux du ventre, la tocophobie réunit à elle seule toutes les frayeurs qui entourent la mise au monde. Et à bien y regarder, elles peuvent être nombreuses.
Bien réelle mais peu connue, cette phobie est une sorte de tabou dans les discussions du quotidien mais bien connue des personnels de santé en contact avec de futurs parents. L’écoute, la parole et la documentation sont souvent des remèdes efficaces pour vaincre cette phobie pouvant même pousser certaines femmes, souhaitant pourtant être mères, à se tourner vers l’adoption. Une solution radicale pour éviter de passer par la fameuse salle de travail transformée par un imaginaire on ne peut plus réel en salle de torture.
Attention toutefois, comme toutes les phobies, leur guérison peut nécessiter un processus long, douloureux parfois puisqu’en touchant au psychisme de la personne il lui faudra trouver au plus profond d’elle-même les raisons ayant donné naissance (sans jeu de mots) à cette peur inexplicable et incontrôlée. Un travail sur soi sera donc à prévoir pour aller chercher les causes de ce blocage puis pour un à un démêler les fils permettant d’arriver à l’acceptation de la grossesse.
Tocophobie : du grec « Tokos » = Accouchement et « phobos » = Peur